ELECTIONS EUROPEENNES 2024: Le PPE se veut fer de lance de l’industrie de la défense

ELECTIONS EUROPEENNES 2024: Le PPE se veut fer de lance de l’industrie de la défense

La défense s’impose comme un sujet clé des élections européennes de juin 2024. Et pourtant, il est parfois difficile de comprendre les positions des différents groupes politiques .Sierra Tango a scruté leurs programmes électoraux et en présente, chaque semaine, les principaux points.

Le Parti Populaire Européen (PPE) est certainement le groupe politique qui a le plus mis l’accent sur la défense dans son programme électoral. Le sujet arrive dès le premier chapitre de son manifeste, après un soutien réaffirmé à l’Ukraine. Le document propose trois priorités pour la défense. 

Premièrement, le parti appelle à renforcer la base industrielle de défense en investissant davantage, y compris en utilisant des fonds européens du budget pluri-annuel (MFF/CFP).

Cela passe également par se « concentrer sur la technologie de défense 2.0 », la création d’un marché unique de la défense et une meilleure utilisation de l’Agence européenne de défense (EDA) pour standardiser les systèmes, encourager les projets d’acquisition conjoints de matériel ainsi que la recherche sur l’intelligence artificielle (IA) à finalités duales (civiles et militaires). Les États membres sont invités à prioriser l’achat de matériel européen. Quant aux exportations, le PPE souhaite instaurer des normes communes.

Deuxièmement, le parti de centre-droit propose de changer les structures actuelles pour créer un poste de commissaire à la sécurité et à la défense pour mieux coordonner ce sujet avec les États membres. Est également proposé la mise en place d’un conseil de défense composé des ministres de la défense des États membres et d’autres pays européens (dont au moins l’Islande, la Norvège, le Royaume-Uni).

Finalement, le PPE se fixe comme objectif « de développer une véritable Union européenne de défense avec des forces européennes intégrées dans les domaines terrestre, maritime, cybernétique et aérien ».

Pour y parvenir, l’accent est mis sur le besoin d’une capacité de déploiement rapide (RDC) et la création d’un Fonds européen d’intervention militaire extérieure « permettant aux États membres qui ne souhaitent pas mobiliser leurs forces armées pour une opération militaire extérieure de l’UE d’apporter une contribution financière à la défense collective européenne ».

Au sein de l’UE, sont mis en avant des domaines comme la cyberdéfense ou la sécurité de l’espace. « L’UE, avec les États membres qui le souhaitent, doit s’attaquer aux futurs projets de défense européenne en étroite coopération avec nos partenaires transatlantiques, notamment un bouclier antimissile, une DARPAeuropéenne (équivalent de l’agence américaine qui flèche les investissements R&D relevant de la sécurité nationale), une cyberbrigade européenne, un bouclier nucléaire européen et des capacités de production accrues pour les biens de défense. »

A l’instar d’autres groupes politiques, l’idée du renforcement de la coopération entre services de renseignements est mise en avant.

RGPD*