Sommets de l’OTAN, une fabrique des promesses – Sommet de Vilnius 11-12 juillet 2023

11.07.2023
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Sommets de l’OTAN, une fabrique des promesses – Sommet de Vilnius 11-12 juillet 2023

Une réunion des leaders des 31 nations que regroupe l’Alliance atlantique a toujours des allures de grande messe. Chacun des leaders promet une nouvelle fois être prêt à « défendre chaque bout du territoire de l’Alliance », comme l’assure la charte fondatrice de l’organisation.

C’est une rencontre qui permet à chacun, et en particulier les États-Unis, de renouveler son soutien vis-à-vis de l’Europe, en particulier aux pays du flanc Est. « Notre engagement envers l’article V est dur comme fer », vous entendrez répété au cours des prochains jours.

Si les déclarations officielles sont prévisibles, c’est que la portée des sommets de l’OTAN est éminemment symbolique. L’OTAN repose en effet sur la foi et la confiance qu’ont chacun des Alliés envers les autres.

C’est à ce voeux d’unité et de protection que les Alliés donnent forme, au fur et à mesure de leurs rencontres. A chaque étape se fabrique la défense collective de l’Alliance transatlantique, et la rencontre à Vilnius n’échappe pas à la règle.

Qu’il s’agisse de déterminer quelle relation entretenir avec la Chine, se prémunir des aspects du changement climatique dans leurs concepts, ou encore dissuader la Russie de les attaquer, les 31 Alliés sont confrontés à la nécessité de prendre d’importantes décisions qui continuent de façonner l’avenir de l’Alliance.

OTAN-Ukraine au centre de la table

La plus symbolique est celle de l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN. Le president Volodymyr Zelensky se rend à Vilnius avec un objectif en tête: que son pays soit prenne clairement la direction de l’accession à l’Alliance atlantique. Plus facile à dire qu’à faire.

Les Américains et les Allemands freinent des quatre fers, de peur qu’une expansion trop rapide vers l’Ukraine ne suscite une nouvelle forte réaction de la part de Moscou. L’année dernière, Vladimir Poutine a utilisé l’élargissement de l’OTAN à l’Est comme excuse pour attaquer Kiev.

Si « chemin » (pathway) vers l’accession il y avait, il veulent l’encadrer avec des conditions strictes de respect de l’état de droit, de contrôle du territoire, et, stout, de la fin de la guerre.

“Je ne pense pas qu’il y ait unanimité au sein de l’OTAN sur la question de savoir s’il faut ou non intégrer l’Ukraine dans la famille de l’OTAN maintenant, en ce moment, au milieu d’une guerre” a prévenu Joe Biden juste avant le sommet dans une interview à CNN.

Cette perspective se heurte de plein fouet à celle partagée à l’Est de l’Alliance (Baltes, Pologne, Roumanie, République tchèque, Slovaquie, Roumanie, Bulgarie).

 

Pour ces pays, l’adhésion de l’Ukraine doit être la plus simple possible, avec le moins de conditionnalité possible, et surtout, sans référence à la fin du conflit, qui pourrait prendre des années. Il faut, à les écouter, dépasser la simple « promesse » de Bucarest, il y a 15 ans, quand les Alliés ont dit « être d’accord que l’Ukraine deviendra un membre de l’OTAN ».

Quelque soit l’accord trouvé, il renforcera les liens entre l’OTAN et l’Ukraine, et sera un message fort à Moscou: l’Ukraine choisit son camp et les Occidentaux sont prêts à la soutenir.

Augmenter les dépenses, accélérer la production,
être prêts à se défendre

Les Alliés s’apprêtent à promettre d’avantage de troupes et de ressources pour leur défense collective.

La guerre à leur frontière encourage désormais les membres de l’OTAN à dépenser « au minimum » 2% de leur PIB en défense, et non plus considérer que c’est un idéal à atteindre. Cela dit, aucune sanction n’est prévue pour les pays qui n’atteindront pas l’objectif.

En plus, ils prévoient de mettre en place un Defence production action plan (DPAP)  » d’agréger la demande, de renforcer les capacités et d’accroître l’interopérabilité a dit le secrétaire général Jens Stoltenberg.

Ce plan doit donner un signal, telle une promesse, aux industries de défense que les pays passeront des commandes pour remplir leurs stocks vidés par les incessantes livraisons à l’Ukraine, et les inviter à augmenter la cadence de production.

Enfin, les Alliés endosseront les nouveaux plans de défense et dissuasion régionaux. Selon la nouvelle programmation, 300,000 troupes prêtes à réagir à haute alerte, au lieu des 40,000 actuellement sous commandement de l’OTAN en cas de conflit.Et les troupes et équipements seront attribuées à une zone géographique spécifique de déploiement.

Du travail reste encore à faire pour atteindre les attentes du commandement de l’OTAN en termes de capacités.

Ces plans doivent venir compléter les troupes et équipements placés sur le flanc Est de l’Alliance venant renforcer sa posture dissuasive face à la Russie, notamment.

RGPD*